​Lundi 3 avril – CAFE JAURES « Le retour de Lula à la présidence du Brésil sonne-t-il le glas du bolsonarisme ? »

Espace Diversités /Laïcité 38 rue d’Aubuisson à Toulouse18 h

​Le retour de Lula à la présidence du Brésil sonne-t-il le glas du bolsonarisme ?

​Les quatre ans passés par Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil ont constitué, sur tous les plans, une formidable régression de la démocratie. Pourtant, c’est très confortablement qu’il avait été porté à la magistrature suprême et il s’en est fallu de peu, en octobre 2022, pour qu’il ne l’emporte face à Luis Inacio da Silva, dit « Lula ». C’est bien la preuve que l’idéologie très hétéroclite dont il est porteur, issue du vieux fond autoritaire de la culture politique brésilienne, existe toujours bel et bien.

Quant à Lula, il fait figure de véritable miraculé politique. Il est de retour au Palais du Planalto 20 ans après sa première élection, après avoir été emprisonné durant un an et demi puis condamné, en novembre 2019, à 17 ans de prison avant de voir ses condamnations annulées par le Tribunal suprême fédéral en avril 2021.

Dans un Brésil qui a beaucoup changé, avec une société plus clivée que jamais et dans une conjoncture internationale beaucoup moins favorable que lors de ses deux mandats précédents, Lula pourra-t-il renouer avec ses réussites des années 2000 qui lui avaient notamment permis de soustraire à la pauvreté des dizaines de millions de Brésiliens ? Compte tenu du large système d’alliance qu’il a dû passer pour accéder à la présidence, y compris avec la droite libérale, sa marge de manœuvre semble limitée et la partie est loin d’être gagnée.

Lundi 3 avril, Richard Marin, éminent spécialiste de l’histoire du Brésil, nous initiera à la compréhension de cet enjeu capital pour la démocratie de ce pays et plus largement du monde que nous vivons. Nous rejoindrons ainsi la préoccupation constante de Jean Jaurès.

Guerre Russie – Ukraine : UN AN APRÈS, L’HEURE DES VRAIS CHOIX

Blog de Daniel Durand

Ancien secrétaire national du Mouvement de la Paix (1994 -2002)
directeur de l’I.D.R.P (Institut de Documentation et de Recherches sur la Paix) – Paris depuis 2017.

Le 24 février il y aura un an que la Russie agressait l’Ukraine au mépris du droit international et de la Charte des Nations Unies. Un an après, comment évaluer la situation et quelles sont les options en jeu ?
Au 13 janvier dernier, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a recensé 18.096 victimes civiles depuis le 24 février 2022. Ce total comprend 6.952 personnes tuées et 11.144 blessées. Sur le plan militaire, une estimation américaine parle de 200 000 morts ou blessés militaires, répartis moitié-moitié entre les deux camps. Les destructions matérielles en Ukraine sont considérables, y compris sur le plan des infrastructures civiles, visées délibérément par les forces russes. Pour autant,, il ne faut pas perdre à l’esprit que ces pertes peuvent être plus importantes dans d’autres conflits contemporains comme celui du Yémen. En effet, le conflit russo-ukrainien n’est pas le seul conflit ouvert ou latent aujourd’hui sur la planète, ni la seule crise régionale catastrophique.
Le think tank « International Crisis group » recense « Dix conflits à surveiller en 2023 ». Dans la liste, on note : 1. Ukraine ; 2. Arménie et Azerbaïdjan ; 3. Iran ; 4. Yémen ; 5. Éthiopie ; 6. La République démocratique du Congo et les Grands Lacs ; 7. Le Sahel ; 8. Haïti ; 9. Pakistan ; 10. Taïwan.
La guerre russo-ukrainienne a une sinistre originalité, puisqu’elle implique directement une puissance nucléaire comme belligérant direct, comme cela avait été le cas en 2003 avec l’agression des USA contre l’Irak.

Deux scénarios se sont affrontés pendant les douze derniers mois, si on écarte d’entrée celui qui aurait consisté à accepter sans protester le fait accompli de l’agression russe contre un pays indépendant, membre des Nations unies,
Le premier scénario, celui de rechercher une sortie de crise politique au conflit, a été quasiment étouffé dans l’œuf sous l’accusation de faire le jeu de Poutine. Les expressions ou initiatives pour la paix du Pape François, du premier ministre israélien, de l’Inde ont été rejetées sans discussion. Un « main stream », une pensée dominante, s’est installée dans les médias européens, reprenant presque tous les vieux poncifs de la propagande de guerre, décrits par l’universitaire Anna Morelli dans son ouvrage  » Principes élémentaires de propagande de guerre ».

C’est un second scénario, qui a été choisi depuis un an par les pays européens et les États-Unis, qui ont formé un nouveau « bloc occidental ». Il a été décidé, même si cela n’est pas assumé officiellement, de répondre « à la guerre par la guerre » en multipliant les sanctions économiques et politiques contre la Russie et en accordant une aide militaire de plus en plus importante au gouvernement ukrainien, tant sous forme de crédits que de fournitures d’armes.
Le vocabulaire employé, même si les « occidentaux » clament qu’ils ne sont ni en guerre, ni co-belligérants, confirme ce choix. Sur Twitter le 4 janvier 2023, le président Macron parle encore de « victoire » : « Jusqu’à la victoire, jusqu’au retour de la paix en Europe, notre soutien à l’Ukraine ne faiblira pas ». On parle de victoire sur la Russie et non de victoire du droit international, la différence n’est pas mince.

Un an après, il faut constater que cette option militaire, soutenue et choisie par les occidentaux, est en échec : chaque jour voit de nouvelles victimes militaires ou civiles, de nouvelles destructions. Avec cynisme, l’armée russe s’est adaptée à ces combats stagnants et détruit méthodiquement des installations tant militaires que civiles, commet de ce fait de plus en plus de crimes de guerre. C’est la logique implacable de toutes les guerres : nous l’avons constaté en Irak, en Syrie, etc..
Ce choix de l’option militaire a divisé profondément la communauté internationale. Si l’Assemblée générale des Nations unies a condamné majoritairement l’agression, il n’en a pas été de même pour soutenir des sanctions économiques contre la Russie. Dans plusieurs votes, on constate que la majorité des pays d’Afrique, des pays non-alignés se sont abstenus, car la guerre en Ukraine leur est apparue comme une guerre « européenne », que le système « deux poids, deux mesures » leur a semblé flagrant, face à l’indifférence des pays occidentaux devant les conflits sanglants en Afrique, au Moyen-Orient, face à la complaisance devant les comportements impériaux des USA en Irak et Afghanistan, de la France au Mali. Cela explique le regain d’intérêt pour les coalitions de pays émergents regroupés au sein des BRICS.

Face à ce blocage de la situation en Ukraine, les dirigeants de la coalition occidentale et de l’OTAN disent froidement que le conflit peut durer longtemps, voire de « très nombreuses années » (déclaration du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stotenberg, 15 février). Beaucoup d’observateurs estiment qu’il n’y aura pas de victoire nette d’un côté ou de l’autre comme le reconnaît Emmanuel Macron (Selon lui, « aucun des deux côtés ne peut l’emporter entièrement », interview JDD du 19 février).
Malgré ce constat, des annonces se multiplient pour l’intensification des livraisons d’armes à l’Ukraine. Un nouveau pas vient d’être franchi avec la livraison de chars lourds de combat. Notons que, malgré des déclarations qui, apparemment, appellent à la retenue, le président français avait donné le signal politique de levée du tabou de la livraison de chars, le 5 janvier dernier, en annonçant l’envoi de chars français AMX-10 RC à l’Ukraine. Le journal Le Progrès titrait : « Chars français livrés à Kiev : pourquoi c’est un geste lourd de symboles ». Américains, anglais ont emboîté le pas, ainsi que le gouvernement allemand qui a donné le feu vert pour des livraisons de chars Léopard II. Ces chars sont intégrés aux armées d’une quinzaine de pays en Europe, pour un total de près de 2500 exemplaires.
J’avoue que, pour quelqu’un de ma génération, la perspective de voir des centaines de chars allemands se déployer dans les plaines d’Europe centrale, même si c’est officiellement au nom de la défense de la liberté, n’est pas sans me procurer un certain malaise….
Jusqu’où peut aller cette escalade dans la fournitures d’armes de plus en plus sophistiquées ? Le Parlement européen vient de voter le 15 février une résolution demandant à ses pays membres « d’envisager réellement la livraison à l’Ukraine d’avions de chasse, d’hélicoptères et de systèmes de missiles adéquats occidentaux ».

En définitive, si on rapproche ces deux constations : la première que la guerre va durer plusieurs années sans avantages décisifs pour une partie, la seconde qu’il y aura une intensification des dépenses d’armement et des fournitures d’armes ; la conclusion semble évidente. L’option militaire, malgré les beaux discours dans les forums inter-ministériels ou les couloirs de l’OTAN ne vise donc pas à abréger les souffrances de la population ou à raccourcir la durée de la guerre.

Deux constations annexes se dégagent à ce stade de la réflexion. La première est que cette guerre de « longue durée » n’aurait-elle pas, dans les cerveaux de certains dirigeants politiques ou de certains chefs militaires, comme but caché d’affaiblir profondément la Russie pour l’empêcher d’être un allié utile dans la confrontation USA/Occident contre la Chine qui a déjà commencé ?
La seconde est celle-ci : ce choix obstiné de la solution « tout militaire » ne met-il pas en place une série de mécanismes qui risquent un jour d’échapper à tout contrôle politique international et déclencher la vraie « der des der », la 3e Guerre mondiale atomique ?
Pour comprendre ce risque, pensons à la 1ère Guerre mondiale de 1914-1918. Elle fut précédée dans les années avant 1914 d’une série d’incidents diplomatiques commerciaux, politiques et de la construction d’un système d’alliances concurrentes. Il aura suffi alors d’un coup de pistolet sur un pont de Sarajevo pour déclencher des mécanismes d’alliances, finissant par déclencher un conflit mondial.
Qui ne voit qu’en Ukraine, nous sommes à la merci d’une provocation réelle ou simulée : survol du territoire d’un pays de l’OTAN, envoi d’un missile sur une ville russe pour déclencher des mécanismes qui deviennent vite incontrôlables… Certains incidents des derniers mois, réels ou simulés, avec l’insistance visible dans certains incidents du président Zélinsky à impliquer directement l’OTAN dans le conflit, devraient donner à réfléchir.

C’est cette situation à la limite de l’absurde qui a justifié ces paroles du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, le 6 février 2023 devant l’Assemblée générale des Nations unies : « Je crains que le monde ne se laisse pas entraîner en aveugle dans une guerre plus grande. Il le fait les yeux grands ouverts. Le monde a besoin de paix. Une paix dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international ».
Même si ces paroles ont été partiellement relayées par les médias internationaux, ne faut-il pas faire beaucoup plus encore pour les faire connaître et méditer ?

Aujourd’hui, après un an de souffrances du peuple ukrainien et de destructions dans ce pays, ne faut-il pas changer de cap résolument ? On sait qu’il n’y aura pas d’issue militaire, même le président Macron l’a reconnu ce dimanche 19 février (« je suis convaincu qu’à la fin ça ne se conclura pas militairement »). Certes on connaît l’obstination mégalomane d’un Vladimir Poutine qui fait d’une quelconque puissance ukrainienne un cauchemar géopolitique. On sait que la résistance de l’Ukraine est grande, grâce notamment au soutien militaire occidental, même si ce pays est divisé avec un quart de sa population écartée du débat et une corruption rampante jusque dans les sphères du gouvernement (voir le scandale autour du Ministre de la Défense).
Mais il faut être conscient que si les dirigeants du bloc occidental, les grands pays émergents comme la Chine, l’Inde, la Turquie le décident, des ressources et des mécanismes diplomatiques peuvent être actionnés et devenir efficaces dans la recherche d’un processus diplomatique vers la paix.
Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a rappelé devant le Conseil de sécurité, le 13 janvier dernier : « toutes les guerres ont une fin, et ce sera le cas aussi pour celle-ci. L’Ukraine, la Russie, le monde ne peuvent pas se permettre que cette guerre continue. Le Secrétaire général est prêt à aider les parties à mettre fin à ce conflit insensé et injustifié, sur la base de la Charte des Nations Unies et du droit international ».
On oublie parfois que, déjà, des négociations ont permis un accord permettant l’exportation du blé ukrainien, accord complété par un autre accord sur les exportations des engrais russes. La circulation du blé et des engrais (ammoniaque) est essentielle pour de très nombreux pays en voie de développement notamment en Afrique.

Répétons-le, conclure un cessez-le-feu, des accords de paix partiels ne constitue pas une capitulation : c’est la condition pour permettre la tenue de discussions, de négociation d’accords partiels. Ayons à l’esprit que, pendant ce temps, la population peut souffler, revivre, des familles éparpillées se reconstituer, des constructions commencer. Les diplomates savent que c’est au fil du temps, des discussions, des pressions, des garanties qui s’élaborent que de nouvelles solutions peuvent se bâtir sans perdre de vue un seul moment le cadre du respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, ce qui est la condition essentielle pour que ces compromis puissent devenir des solutions pérennes

Pour cela, il faut que grandisse un mouvement d’opinion qui fasse sentir à l’agresseur qu’il ne peut plus continuer comme cela, mais en même temps, pour exiger des autres pays, engagés plus ou moins directement dans le conflit, qu’ils suspendent la voie militaire, qu’ils empruntent un autre chemin, celui de la diplomatie et des solutions politiques.
À cet égard, les journées des 24 et 25 février seront importantes à observer, car des grandes organisations pacifistes (Bureau international de la paix, Europe for peace) appellent à manifester pour la paix dans plusieurs pays d’Europe.

La condition centrale de la réussite de tout processus de paix est de remettre les Nations unies, ses diplomates, ses agences au centre de ce nouveau processus.
Cela n’avait pas été le cas en 2014 pour les accords de Minsk. Un responsable de l’ONU a rappelé récemment que «l’Organisation des Nations Unies n’a fait officiellement partie d’aucun mécanisme lié au processus de paix en Ukraine, tel que le Format Normandie (incluant les belligérants du Donbass ainsi que l’Allemagne, la France et la Russie), ni aux négociations de Minsk ou aux efforts du groupe de contact trilatéral de l’OSCE ».
Cette mise à l’égard de l’ONU a été une des faiblesses des accords. Malgré cela, les dirigeants de l’ONU n’ont cessé de travailler à la réussite de l’application de ces accords en coopération avec l’OSCE. Ils n’ont eu de cesse de mettre en garde tous les acteurs concernés contre les dangers de la complaisance concernant la mise en œuvre des accords de Minsk et les risques de maintenir ce conflit sans solution.
Aujourd’hui, forts de l’expérience des échecs des huit dernières années, les solutions, les garde-fous à mettre en œuvre sont connus de tous les dirigeants de la région. L’enjeu est d’imposer une volonté politique à tous les acteurs : si le personnage clé est la Russie, la responsabilité des pays occidentaux et de l’OTAN est aussi clairement engagée.
Un an après le début de la guerre en Ukraine,les discours incendiaires, les escalades militaires doivent cesser. Le temps du choix est arrivé. Il n’y a pas de position intermédiaire comme l’a prétendu Emmanuel Macron avec sa formule « la défaite de la Russie sans l’écraser », position ambiguë qui révèle son incapacité à prendre résolument un autre chemin que la solution militaire.
Le choix à faire est radicalement simple, même s’il est loin d’être facile : ou le choix de l’escalade guerrière pendant plusieurs années, comme le prépare l’OTAN, avec l’aggravation des souffrances des populations, les risques de dérapages incontrôlés en 3e Guerre mondiale ou le choix de la priorité à l’ouverture de voies politiques et diplomatiques vers un cessez-le-feu, un processus d’accords partiels, puis plus tard, la re-discussion des conditions d’une sécurité régionale stable et équilibrée pour tous.

La conférence s’est tenue en prélude à l’Assemblée générale de l’Association des Amis de Jaurès à Toulouse

Conférence de Max Assié

17 janvier 2023

Louis Fieu, né à Albi en 1879, fut un très proche compagnon de Jaurès et sans doute un de ceux qui l’ont le mieux connu, à l’égal de Jean-Baptiste Calvignac. Il existe de lui peu de clichés photographiques.

Ayant fait peu d’études, il entre à la mairie de Carmaux comme simple agent, parvenu ensuite au rang de chef de bureau. Si l’on peut dire de lui qu’il fut autodidacte, il n’en devint pas moins conseiller général en 1919 (jusqu’en 1941), puis maire de Carmaux en 1930, étant aussi député du Tarn à partir de 1932, réélu en 1936. Sans nul doute la rencontre avec Jaurès aura été déterminante dans sa vocation politique.

Car il existe un événement déclencheur avec la grève des verriers de Carmaux en 1895, l’occasion qui l’amène à devenir militant aux côtés de Jaurès à partir de 1898. L’année suivante, il crée le premier groupe des Jeunesses socialistes dont il est secrétaire. Il vit la tentative d’assassinat de Jaurès en 1899 (commanditée par la Gendarmerie) qui sera déjouée.

En 1910, il devient secrétaire général du comité de Jaurès et rédacteur à l’hebdomadaire « Le cri des travailleurs « édité pour les départements de l’Aveyron, du Tarn et de l’Hérault.

Par ailleurs, sa correspondance fournie avec Jaurès (retrouvée grâce aux recherches effectuées auprès de sa famille) témoigne du fait qu’il pouvait servir de « correcteur » à Jaurès, ce qui explique sa réputation de secrétaire de Jaurès, relisant certains textes et discours.

Après avoir été mobilisé le 4 août 1914, il est désigné à son retour par la SFIO comme candidat et est élu dans le département du Tarn en 1919, 1925, 1931 et 1937. Appartenant clairement à l’aile droite de la SFIO, il se range dans l’opposition lors du Congrès de Tours, suivant la ligne de Léon Blum.

Devenu 1 er adjoint de Carmaux en 1929, et maire en 1930 jusqu’en 1941, puis de 1942 à 1944 par délégation du gouvernement de Vichy, Louis Fieu devra démissionner de son poste du fait qu’il avait voté en 1940 l’octroi des pleins pouvoirs à Pétain, ce qui lui vaudra aussi d’être exclu de son parti, et de se retirer totalement de la vie politique.

Café Jaurès : présentation de l’ouvrage « Jean Jaurès ou le pari de l’éducation »

Mardi 15 mars 2023 à 18 h à l’Espace Diversités /Laïcité 38 rue d’Aubuisson.

Café Jaurès : présentation de l’ouvrage « Jean Jaurès ou le pari de l’éducation » par les directeurs de la publication, Rémy Pech et Gilles Candar, et plusieurs auteurs, notamment Jacques Poumarède, Rémy Cazals et Olivier Loubes.

Ecoutez Rémy Pech dans la chronique  » L’invité du week-end  » sur France Beu Occitanie. Il évoque son livre « Jean Jaurès ou le pari de l’éducation » aux éditions Privat

Assemblée Générale de l’Association des Amis de Jean Jaurès à Toulouse année 2022

Après la conférence de Max ASSIÉ sur Louis FIEU, il est 19 heures quand l’Assemblée Générale de l’association des Amis de Jean Jaurès à Toulouse est ouverte.

Le quorum étant atteint, le Président Rémy PECH présente l’ordre du jour de cette assemblée générale. »


Intervention de Rémy Pech, président des Amis de Jean Jaurès à Toulouse
LE CONTEXTE GENERAL 2022

Il s’agit de porter un regard sur nos activités au cours de l’année passée 2022. Le CA s’est tenu régulièrement le 18 juin 2022 au siège de notre association. Il a été informé des actions en cours, des problèmes et des projets.

Cette année a été marquée par un grand nombre d’événements, la plupart préoccupants. Je rappelle avec émotion le du décès brutal de Marie-Claude Petersen, dont le dynamisme, l’entrain et le rayonnement nous manqueront toujours. Le bureau a fait face collectivement. Nous avons entamé une démarche de travail par renfort ponctuel, en faisant appel aux membres du CA qui acceptent se s’impliquer davantage.

Je retiens trois événements, qui ont eu des répercussions directes ou indirectes sur nos activités :
– La persistance du COVID, qui a conduit à un nouveau report de notre voyage dans l’Hérault (Montpellier et ses trois statues Jaurès, Maraussan et sa première cave coopérative, marquée aussi au sceau de Jaurès) Ce voyage, pour lequel nous avions engagé une somme réutilisable , n’est pas annulé mais reporté.
– De nombreuses associations ont été affectées par la rupture des liens sociaux. Ce n’est pas notre cas et grâce à l’effort du bureau, le nombre des cotisants et le volume des cotisations ont notablement augmenté. L’engagement de nos soutiens institutionnels n’a pas du tout faibli.
– L’enclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février. Nous avons participé à l’émotion, aux manifestations (avec pancarte et discours devant le monument Jaurès) et à la solidarité. Le thème de la paix, et donc l’empreinte de Jaurès, nous oblige.
– L’accroissement des inégalités, de la pauvreté et le retour de l’inflation déstabilisent nos sociétés et remettent en cause les valeurs fondatrices de notre association et plus largement la démocratie participative dont nous sommes un élément.

D’où 3 conséquences pour guider nos actions :

– fidéliser nos adhérents: un gros travail a été fait sur le fichier des adhérents. Bon rendement de la collecte avec cette année l’innovation de la déduction fiscale.
– maintenir une activité le plus régulière possible (l’espace Diversité étant moins disponible, les jours de nos conférences ont pu varier davantage)
– persuader nos financeurs de continuer à nous soutenir.

RAPPORT MORAL de R. PECH

Cafés Jaurès, conférences et débats en 2022
18 janvier : Gilles Candar : Les associations d’Amis de Jaurès et la société d’Etudes jaurésiennes depuis 1959
22 février : Mélanie Fabre (université d’Avignon) : Laïcité et lois scolaires de Falloux à Combes.
15 mars : Vincent Duclert (EHESS et IG) : Albert Camus, des pays de liberté.
31 mars : R. Pech et R. Cazals : Les socialistes dans les organisations internationales au XXè siècle.
22 novembre : Antoine Tarrago : Léon Blum et les droits des femmes.
24 novembre : Agora de l’Humanité au Conseil départemental : La méthode Jaurès.

Présence et manifestations diverses en 2022
21 janvier à Villefranche d’Albigeois (maison Jaurès à Bessoulet) en présence des 3 maires des communes intéressées et de Thierry Mérel (Fondation Jaurès)
Mars : 2 manifestations pour l’Ukraine (avec pancarte et discours au monument Jaurès)
18 mars : plaque Raymond Naves apposée sur sa maison à la Côte pavée.
Juin : Appui à la création de la pièce de Francis Fourcou et Jean Azéma, Jaurès et l’Amérique latine (produite aussi à Carmaux puis à Paris en octobre avec un beau succès).
31 juillet : Présence et discours aux cérémonies Jaurès au square du Capitole.
3 septembre : Débat Jaurès au PCF, salle Osète ( Gilles Candar, Christian Picquet et Rémy Pech)
21 septembre : présence au musée de la Résistance. Colloque Shoah avec Laurent Joly et Patrick Cabanel.
28 octobre : présence à la soirée sur les génocides au Conseil Départemental avec Vincent Duclert et Esther Sénot
11 novembr : rassemblement devant la maison de Jaurès place Salengro. Prise de parole : Jacques Poumarède.
30 novembre : enregistrement d’une émission sur notre Asso à Radio Présence, émise en janvier 2023.

Publications et divers en cours
Publication avec Candar, Bergounioux et Cépède : Le Congrès de l’Unité socialiste à Toulouse (éditions Midi-pyrénéennes et OURS)
Jaurès, le pari de l’éducation (notre colloque 2016), Privat ; sort début février
Suivi du soutien à notre ami Francis Fourcou pour film et pièce Jaurès et l’Amérique latine.
Le parcours Jaurès : projet Métropole Toulouse. Conception et suivi Rémy Pech
Rénovation de notre site en cours avec JL Ducassé et Louis Nougadère.

Nos partenaires :
La Dépêche relais habituels renforcés (Marti)
Comité d’éthique de Via Occitanie (TV Dépêche)
Archives départementales (l’institution elle-même et l’association animée par notre ami Jack Thomas).
Conseil départemental Martine Martinel
Conseil régional Rémy Pech
Toulouse Métropole et Ville Rémy Pech.
Soumis aux votes des adhérents présents ce rapport moral est adopté à l’unanimité.

Le rapport financier est ensuite présenté par Jacques POUMARÈDE, trésorier de l’association qui détaille le tableau des recettes et des dépenses »

Soumis aux votes des adhérents le rapport financier est adopté à l’unanimité, quitus est donné au trésorier.

Les projets 2023 sont ensuite présentés par le Président PECH avec en appui le budget prévisionnel 2023.

LES PROJETS 2023

Conférences
3 février : Marie-Pierre Rey (Paris 1) : La Russie et l’Europe depuis le XIXème siècle
15 mars : RP et G.Candar : Jaurès, le pari de l’intelligence
En préparation :
Carole Delga
De Robert : spectacle (en partenariat avec les Archives départementales)
Marion Fontaine : l’Olympisme
Jean-Numa Ducange : les républiques ensanglantées des années 1930 : Allemagne, Autriche.
Richard Marin : le Brésil (date retenue : le 3 avril)
Jean-Claude Thiriet : l’Italie

Table ronde/ Colloque ( à la salle République du Conseil départemental)
Lutte contre la pauvreté et la précarité
La paix

Divers en cours
Publication : Le pari de l’éducation (notre colloque 2016), Privat ; sort début février
Le parcours Jaurès : projet Métropole Toulouse. Conception et suivi Rémy Pech
Site Internet : Rénovation de notre site en cours avec JL Ducassé et Louis Nougadère.

Il est ensuite fait appel à candidature pour pourvoir à un poste vacant au sein du Conseil d’administration suite au décès de MC PETERSEN. Une seule candidature est déclarée et, par acclamations, Vivienne MIGUET est élue au Conseil d’Administration »
Afin de compléter la composition du bureau de l’association, le conseil d’administration se réunit rapidement et V MIGUET remplace MC PETERSEN au bureau


L’Ordre du Jour étant épuisé, le président Rémy PECH clôt cette assemblée générale.

La soirée a été conclue par la dégustation d’une galette républicaine et jaurésienne arrosée de Blanquette de Limoux et de jus de fruit.

Colloque. La méthode Jaurès : que dit-elle à la gauche aujourd’hui ?

Jaurès, un phare pour éclairer la gauche de 2022

Le 24 novembre dernier avait lieu une agora organisée par « l’Humanité » et conseil départemental de Haute Garonne, où historiens et spécialistes de la pensée jaurésienne sont revenus sur le congrès de 1908.

Décisif bien que méconnu, cet événement avait scellé l’unité de la SFIO autour de de Jaurès ;

En quoi ce congrès historique éclaire-t-il les enjeux de la gauche en 2022 ?

Voici en PDF le compte rendu de cette soirée, avec la lecture du journal « l »Humanité »

cliquez ci-dessous

Léon Blum, une vie héroïque

Quand on pense à Léon Blum, on voit toujours des images de camping et de vacances au soleil. Les congés payés, c’est lui, les horaires réduits, c’est lui.

Président du Conseil et chef du gouvernement du Front populaire de 1936 à 1938, il a mené des réformes qui affectent encore notre quotidien, et l’imaginaire de la haute qualité de vie en France ne s’est pas tari. Léon Blum a pris de l’importance dans la politique française. Non pas parce qu’il était juif, mais parce qu’il avait proposé la libéralisation morale dès 1907 dans un traité sur le mariage publié la même année. Pas question de s’en prendre à l’institution, au lieu d’assurer sa solidité en donnant aux femmes autant de liberté affective et sexuelle qu’aux hommes pour assurer la pérennité du couple.

Le 22 novembre 2022 à 18 h, nous avons assité à la conférence d’Antoine Tarrago dans le cadre des Cafés Jaurés : Léon Blum et les femmes à l’auditorium Jean-Jacques Rouch, Espace Diversités Laïcité à Toulouse.

Voici une serie de podcasts sur Blum proposée par France Inter

Philippe Collin interroge les jeunes années de Léon Blum pour comprendre comment s’est forgé son humanisme, son sens de la justice sociale, tout droit hérités de sa foi familiale, sa tradition juive et de sa passion pour la littérature.

Article du journal  » Le Monde du 6 décembre « 

PROJECTION DU FILM DE FRANCIS FOURCOU

LAURETTE 1942, UNE VOLONTAIRE AU CAMP DU RECEBEDOU

lundi 28 novembre à 19 heures au cinéma le Cratère à Toulouse

SYNOPSIS

Eté 1942, Laurette Monet, jeune protestante, alors étudiante en théologie en zone Sud qui avec l’innocence et l’énergie de ses 19 ans, découvre en s’engageant dans la Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès des Evacués) le camp d’internement français de Récébédou, au moment des grandes déportations de l’été 1942. Laurette accompagne, protège les populations internées par le gouvernement de Vichy: Juifs allemands, autrichiens, hongrois, antinazis expulsés par Hitler, antifascistes, républicains espagnols ou résistants, indésirables à la police du Maréchal. Face à l’horreur de ces antichambres de la solution finale, la conscience de cette protestante humaniste, femme parmi d’autres femmes, bascule dans la résistance.

 Ce film Laurette est réalisé par notre ami Francis Fourcou en marge des manifestations célébrant la mémoire de Mgr Saliège et de sa cèlèbre lettre s’insurgeant contre la persécution des Juifs en 1942.

Avec Maurice Sarrazin dans le rôle du Cardinal Saliège,

AVEC ANNA LIABEUF – BARBARA TOBOLA – PATRICE TEPASSO – CORINNE MARIOTTO – FRANCIS AZEMA – DANIELLE CATALA

Pour en savoir plus sur Saliège et son rôle en 1942 : http://www.ajpn.org/juste-Jules-Saliege-2513.html

Pour en savoir plus sur Laurette : Les miradors de Vichy de Laurette Alexis-Monet – Grand Format – Livre – Decitre

Un débat sera animé par Maurice Lugassy du Mémorial de la Shoah et par Francis Fourcou, réalisateur

Conférence d’Antoine Tarrago : Léon Blum et les femmes. Auditorium Jean-Jacques Rouch, Espace Diversités Laïcité , 22 novembre 2022 à 18 h.

Par son livre « Du mariage », qui a suscité bien des polémiques à sa parution en 1907, Léon Blum s’inscrivait dans le combat féministe en préconisant des expériences amoureuses pour les deux sexes avant le mariage.

En juin 1936, il nomme trois femmes dans son gouvernement de Front populaire, alors même qu’elles ne bénéficiaient pas encore de la pleine citoyenneté. Le dirigeant socialiste préparait ainsi une reconnaissance des droits qui sera effective à la Libération.

Auteur d’une thèse récemment soutenue, Antoine Tarrago évoquera aussi le rôle important des compagnes successives de Blum dans sa vie personnelle et politique.

ouvrage d’Antoine Tarrago