Conférence de Max Assié
17 janvier 2023

Louis Fieu, né à Albi en 1879, fut un très proche compagnon de Jaurès et sans doute un de ceux qui l’ont le mieux connu, à l’égal de Jean-Baptiste Calvignac. Il existe de lui peu de clichés photographiques.
Ayant fait peu d’études, il entre à la mairie de Carmaux comme simple agent, parvenu ensuite au rang de chef de bureau. Si l’on peut dire de lui qu’il fut autodidacte, il n’en devint pas moins conseiller général en 1919 (jusqu’en 1941), puis maire de Carmaux en 1930, étant aussi député du Tarn à partir de 1932, réélu en 1936. Sans nul doute la rencontre avec Jaurès aura été déterminante dans sa vocation politique.
Car il existe un événement déclencheur avec la grève des verriers de Carmaux en 1895, l’occasion qui l’amène à devenir militant aux côtés de Jaurès à partir de 1898. L’année suivante, il crée le premier groupe des Jeunesses socialistes dont il est secrétaire. Il vit la tentative d’assassinat de Jaurès en 1899 (commanditée par la Gendarmerie) qui sera déjouée.
En 1910, il devient secrétaire général du comité de Jaurès et rédacteur à l’hebdomadaire « Le cri des travailleurs « édité pour les départements de l’Aveyron, du Tarn et de l’Hérault.
Par ailleurs, sa correspondance fournie avec Jaurès (retrouvée grâce aux recherches effectuées auprès de sa famille) témoigne du fait qu’il pouvait servir de « correcteur » à Jaurès, ce qui explique sa réputation de secrétaire de Jaurès, relisant certains textes et discours.
Après avoir été mobilisé le 4 août 1914, il est désigné à son retour par la SFIO comme candidat et est élu dans le département du Tarn en 1919, 1925, 1931 et 1937. Appartenant clairement à l’aile droite de la SFIO, il se range dans l’opposition lors du Congrès de Tours, suivant la ligne de Léon Blum.
Devenu 1 er adjoint de Carmaux en 1929, et maire en 1930 jusqu’en 1941, puis de 1942 à 1944 par délégation du gouvernement de Vichy, Louis Fieu devra démissionner de son poste du fait qu’il avait voté en 1940 l’octroi des pleins pouvoirs à Pétain, ce qui lui vaudra aussi d’être exclu de son parti, et de se retirer totalement de la vie politique.